Au Mali, une protection renforcée pour les enfants contre le paludisme

Au Mali, une protection renforcée pour les enfants contre le paludisme

Bamako, avril 2025 –Fatoumata, âgée de 2 ans et 4 mois et revêtue d’une de ses plus belles robes, a assisté en cette matinée du vendredi à un évènement d’une grande importance pour sa santé, comme l’explique Niemba, sa mère : « Je me rendais au centre de santé communautaire pour la vaccination de routine de mon enfant ; à partir de là, j’ai été orientée vers le lieu de la cérémonie où un nouveau vaccin protégeant les enfants contre le paludisme allait être lancé. »

L’évènement a eu lieu le 25 avril à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme à Kalaban-Coro, situé à 11km de Bamako, avec la participation de nombreuses mamans accompagnées de leurs enfants. Ce fut l’occasion d’introduire le vaccin contre le paludisme faisant du Mali le 20e pays africain à introduire ce vaccin dans son Programme Élargi de Vaccination (PEV). Le pays devient surtout le premier pays au monde à utiliser une approche hybride de vaccination pour lutter contre le paludisme.

Cette méthode combine deux modes d'administration du vaccin : les enfants âgés de 5 à 36 mois reçoivent les trois premières doses en fonction de l’âge, tandis que les quatrièmes et cinquièmes doses sont administrées de manière saisonnière avant la saison de forte transmission du paludisme en mai ou juin.

L’approche maximise la protection des enfants et a été accueillie avec un grand soulagement au niveau national. « L’introduction du vaccin contre le paludisme est hautement significative pour le Mali. De plus, cette nouvelle approche qui synchronise la période de protection vaccinale la plus élevée à la période où le risque de paludisme est le plus élevé, vient optimiser l'efficacité du vaccin dans un pays comme le nôtre où la transmission de la maladie s’effectue à des saisons spécifiques », indique le Dr Ibrahima Diarra, Directeur général du Centre national d’immunisation.

Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables face au paludisme, n’ayant pas la capacité de développer une immunité suite à des années d’exposition.

Le Mali fait partie des 11 pays où le fardeau du paludisme est le plus lourd, et contribue à hauteur de 3% de la charge mondiale du paludisme. En 2023, l’incidence du paludisme était de 273 ‰ habitants avec une mortalité de 5,8 pour 100 000 habitants dans la population générale. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le Mali fait également partie des huit pays où le nombre de cas de paludisme a considérablement augmenté entre 2019 et 2023, avec une hausse de 1,4 million de cas. La transmission du paludisme au Mali est saisonnière avec la majorité des cas survenant entre juillet et décembre.

Au Mali, cette approche hybride a été étudiée dans le cadre d'essais cliniques ayant démontré que l'administration saisonnière du vaccin RTS,S, combinée avec la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS), qui est un traitement préventif administré mensuellement pendant la saison des pluies, offrait une protection supérieure à chacune des interventions utilisées de manière isolée.

Les vaccins RTS,S et R21 ont été préqualifiés et recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour prévenir le paludisme chez l’enfant. Ces vaccins, efficaces et sans danger, ciblent le parasite du paludisme le plus mortel et le plus répandu en Afrique.

Pour le Dr Patrick Kabore, Représentant de l’OMS au Mali, « le vaccin contre le paludisme vient apporter un grand soulagement aux communautés et au système de santé de manière générale. Nous poursuivrons notre appui en maintenant cette dynamique, particulièrement en soutenant le programme national afin de combattre et d’éliminer cette maladie dont les conséquences sont souvent graves pour les plus vulnérables. »

Le lancement du vaccin contre le paludisme vient compléter d’autres mesures de prévention déjà existantes, telles que l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide, le traitement préventif intermittent pendant la grossesse, la pulvérisation d’insecticide à l’intérieur des habitations et la sensibilisation des communautés en faveur du vaccin et pour lutter contre la désinformation.

Avec l’appui d’autres partenaires tels que Gavi et l’UNICEF, le vaccin R21/Matrix-M sera déployé initialement dans 19 districts prioritaires répartis dans cinq régions du pays, à savoir Kayes, Koulikoro, Mopti, Ségou et Sikasso.

A Kalaban-Coro, Niemba était heureuse que sa petite Fatoumata fasse partie des tout premiers enfants à recevoir le vaccin : « Ma fille a déjà été malade du paludisme par le passé. Nous habitons dans un quartier qui n’est pas très propre, où nos enfants souffrent beaucoup de cette maladie. Cette initiative est un grand soulagement pour nous car si notre enfant est malade, c’est toute la famille qui souffre, sans compter les dépenses que cela entraîne. »
 

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Kadijah Diallo

Chargée de communication
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